Publié le 5 octobre 2022
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Actualité, Établissement de santé, Médico-social, Profession libérale
Peu abordé, le bien être des soignants est pourtant primordial dans la qualité des soins administrés aux patients.
C'est pourquoi le Dr Michèle Hébert Demay, médecin gériatre et responsable pédagogique du programme "Initiation à la méditation et à l’autocompassion pour les soignants" a accepté de revenir sur l'origine de cette formation particulière.
D’une part, je côtoie des soignants de près tous les jours et je me suis aperçue qu’il y avait beaucoup d’inconfort, de sensation d’impuissance et de frustration provoqués par le fait de ne pas pouvoir accomplir leur travail comme ils le souhaiteraient.
D’autre part, je pratique la méditation depuis 2016. Je suis un enseignement destiné aux soignants et il m’est apparu important d’en parler et de transformer cela en une expérience concrète pour pouvoir après, si les soignants le souhaitent, s’engager dans une voie réellement formatrice.
Il est aussi important, à travers cette formation à l’autocompassion, d’expliquer ce qu’est la méditation mais aussi ce qu’elle n’est pas : ce n’est pas de la réflexologie ni de la sophrologie.
Un soignant est là pour essayer de diminuer la souffrance des autres. Dans le contexte actuel, c’est aussi important de pouvoir leur dire qu’il y a des limites et qu’il est important de faire en sorte de ne pas en souffrir. Pour cela, la pratique de l’autocompassion est très importante.
C’est s’engager à ne pas faire souffrir l’autre et quand on est au bout du bout, c’est également s’engager à ne pas souffrir soi-même.
Beaucoup d’études montrent les bénéfices de la méditation. Ces études sont amenées à se développer, certaines disent même que la méditation est aussi utile que certains antidépresseurs.
Pour les soignants, il y a beaucoup de sources de souffrances et une grande sensation de ne pas » bien faire ». C’est un public qui est particulièrement adapté à la méditation, ils ont besoin d’apprendre à se poser et à se connecter. En se posant, l’idée n’est pas de se déconnecter de ses problèmes, mais de se dire qu’ils font partie intégrante de la réalité. La formation à la méditation et l’autocompassion est un moyen de se confronter à ces obstacles et de les accepter sans les juger. Plus on les évite, plus ils reviennent en boomerang, c’est ce que l’on cherche à éviter.
Il ne peut pas y avoir d’autocompassion sans méditation.
La première étape de la formation est de poser un cadre. Une fois établi, il est primordial d’avoir des pratiques qui nous permettent d’être bienveillants avec nous-même, cela ne veut pas dire être laxiste mais bien de ne pas être systématiquement dans l’autocritique.
L’idée est d’apprendre à se dire que l’on fait de notre mieux même si l’on ne fait pas tout parfaitement, l’autocompassion est un bon moyen d’y parvenir.
Avec cette formation à la méditation et à l’autocompassion, le soignant pourra avoir une idée claire sur ce qu’est la méditation. On ne médite pas pour être zen, pour cela il y a d’autres techniques. Le bien être qui en ressort intervient uniquement une fois que le soignant a appris à se poser pour rencontrer ses problèmes.
Il aura aussi des éléments clairs sur l’autocompassion. L’importance de comprendre que ce n’est pas du laxisme, qu’il faut être courageux pour pratiquer l’autocompassion et savoir distinguer l’empathie de la contagion émotionnelle. Comprendre que ce n’est pas en assimilant la souffrance de l’autre qu’on l’aide à moins souffrir.
Finalement, la méditation c’est se dire “On ne peut pas empêcher les oiseaux d’être au-dessus de notre tête, mais on peut empêcher qu’ils y fassent un nid.” L’image est exacte, les problèmes sont là, maintenant leur perception peut être modifiée.
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Publié le 5 octobre 2022
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