Que diriez-vous à un de vos confrères qui hésite à suivre cette formation ?
Tout d’abord, je lui dirais que ce sujet est une priorité dans le futur proche par rapport à la population vieillissante.
Ensuite, que la formation enlève énormément de préjugés que l’on peut avoir sur la prise en charge de ces maladies. On fait beaucoup de prévention dans d’autres domaines comme le diabète ou l’obésité mais peu de repérage alors que c’est le repérage qui permet ensuite d’agir vite. On ne peut pas éviter que les gens aient des troubles cognitifs mais, par contre, on peut les détecter beaucoup plus tôt et mettre en place des actions à un stade plus précoce, aider le patient et son entourage à anticiper les choses.
Pour ma part, je sais que j’ai beaucoup plus souvent agi en situation de crise d’urgence où on ne parlait même plus de repérage et où quand j’interagissais avec le patient je savais qu’il était déjà gravement atteint d’une démence.
C’est appréciable de savoir que maintenant certaines situations ou attitudes vont m’interpeler et que, si j’arrive à les déceler, je vais pouvoir accompagner mes patients et leur famille plus tôt.
Je comprends que certains médecins généralistes puissent ne pas se sentir directement concernés par cette thématique en fonction de l’âge moyen de leur patientèle mais j’espère que le repérage précoce des troubles cognitifs sera valorisé car cela ne concerne justement pas que les patients âgés !
En tant que médecin de garde je ne suis pas forcément la plus directement concernée par ce sujet mais désormais même si un patient vient en consultation pour un tout autre sujet et que je détecte des symptômes, je peux aborder le sujet avec lui, sensibiliser ses proches et mettre en marche une réflexion et c’est déjà un pas en avant.