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Publié le 28 mars 2019

Myriam, infirmière en hôpital de jour de chimiothérapie

infirmière en hôpital de jour de chimiothérapie

Cette année, nous avons eu le plaisir d’accueillir Myriam, infirmière en oncologie, pour son stage de fin d’études. Infirmière depuis plus de 6 ans, elle a fait le choix de reprendre ses études pour orienter sa carrière professionnelle vers l’ingénierie pédagogique.

Peux-tu te présenter et nous expliquer les missions principales d’une IDE en hôpital de jour de chimiothérapie ?

Je m’appelle Myriam, je suis infirmière depuis 2012 et je travaille actuellement dans un hôpital de jour de chimiothérapie (HDJ) dans un centre de lutte contre le cancer (CLCC) à Paris. J’occupe actuellement un poste de remplacement d‘infirmière principale / infirmière coordinatrice. Ma fonction s’articule autour de trois missions principales : la coordination, l’orientation des patients et les soins.

Sur la partie soins, l’IDE en HDJ est en charge de la mise en place des chimiothérapies, des perfusions des patients (chambre implantable, picc-line, VVP…) et du suivi du protocole de chimiothérapie prescrit par le médecin. En complément de la partie technique, nous consacrons énormément de temps à l’accompagnement des patients, nous faisons le point sur leur organisation à la maison et leur prodiguons des conseils. Notre rôle est d’améliorer leur qualité de vie, d’échanger avec eux sur leurs problématiques du quotidien et de les orienter vers d’autres services lorsque nous constatons que leur état de santé se dégrade (psychologue, diététicien-ne, assistant-e social-e ; infirmière et médecin douleur).

Par ailleurs, notre CLCC a ouvert depuis peu une unité de suivi des chimiothérapies per os (orales) avec le développement d’un programme d’ETP (Éducation Thérapeutique du Patient) afin d’encadrer les patients qui prennent leur traitement de chimiothérapie seuls. L’ETP permet de les aider à être autonome, on leur rappelle pourquoi ils prennent ce traitement, pourquoi l’observance est importante, qu’est ce qui fait qu’on doit arrêter ou reprendre le traitement en fonction du bilan sanguin… Nous sommes actuellement en train de former au suivi du per os les IDE en charge des consultations d’annonce infirmières.

Mon rôle d’infirmière coordinatrice me permet de développer mes compétences de leadership notamment. Je gère les problématiques quotidiennes du service comme la gestion des hospitalisations en urgence ou l’accompagnement des patients dont l’état de santé se dégrade. J’apporte également un renfort quand la charge de travail est trop importante pour mes collègues. Ces missions transverses m’éloignent doucement du soin. C’est comme une transition pour amorcer le fait que je vais quitter bientôt le monde hospitalier.

En effet, tu as décidé de reprendre tes études, peux-tu nous expliquer les raisons qui ont motivé ta décision ?

Cela fait bientôt deux ans que je suis en reprise d’études, je termine cette année mon Master 2 en pédagogie d’adultes. Je suis donc salariée en reprise d’études ce qui me permet de combiner les deux le temps de valider mon diplôme.

J’ai vite pris conscience que le métier d’infirmière est peu valorisé et que les conditions de travail sont très difficiles, je pense que la formation des adultes a un vrai rôle à jouer pour solutionner ces problématiques. J’ai toujours été intéressée par la pédagogie, dès l’IFSI le travail des formatrices m’intéressait donc je pense que j’ai toujours gardé ce projet dans un coin de ma tête.

Dans le cadre de mon Master, j’étudie notamment l’intégration du digital dans les méthodes d’apprentissage comme le e-learning ou le blended-learning (modalité de formation « hybride » articulant temps présentiels et à distance). C’est pour développer ce type de projets que j’ai intégré l’équipe de Panacéa Conseil & Formation Santé en stage de fin d’études.

Je travaille sur la création de l’offre digital learning, particulièrement à destination des infirmières libérales : analyse du public et de ses besoins, réflexion sur le choix du support technique avec l’équipe informatique, création des synopsis et des contenus pédagogique pour le premier module test qui porte sur l’oncologie. C’est un bon moyen pour moi de mutualiser mes connaissances du métier et mes nouvelles compétences acquises. Ce fut une première expérience de déploiement digital très enrichissante pour moi.

Si l’on revient un peu à la formation continue. Du point de vue du professionnel de santé, est-ce que tu trouves que c’est simple d’y accéder ?

En tant qu’infirmière et à titre personnel je trouve que l’on est plutôt bien accompagné sur la partie formation. Lors des entretiens annuels nous définissons nos besoins de formation en fonction de nos objectifs, des projets que l’on souhaite développer ou de nos souhaits d’évolution. L’équipe formation de mon établissement va alors nous aiguiller pour identifier la formation adaptée.

En revanche je trouve que la « culture formation » n’est pas forcément connue par les professionnels. Nous n’avons pas toujours le réflexe de consulter l’offre de formation à disposition, d’être à l’initiative de la demande voir même de mettre en place un projet en interne.

Tu as des exemples ?

Depuis l’an dernier nous avons mis en place dans mon service des topos sur les problématiques rencontrées par l’équipe. Par exemple, nous avons fait intervenir une oncologue pour réviser les fondamentaux sur le cancer du sein, une autre spécialisée dans le cancer du poumon et prochainement nous organisons un topo sur le XELODA®, une molécule per os. Ce sont des initiatives plutôt appréciées par l’équipe.

Maintenant que tu as la vision métier et pédagogie, quels sont selon toi les points d’amélioration de la formation continue ?

Pour moi, les professionnels de santé devraient être davantage sensibilisés à la formation tout au long de la vie, les démarches et processus d’entrée en formation. Finalement, si l’on n’est pas sensible à ce sujet ou que l’on ne travaille pas dans un service RH / formation, peu de gens connaissent toutes les nouvelles possibilités mises en place récemment. Il est important que les salariés connaissent leurs droits et ce à quoi ils peuvent prétendre.

Les méthodes d’apprentissage doivent également évoluer pour répondre davantage aux objectifs des professionnels en formation. Je pense par exemple aux travaux de groupes en complément du face à face ou encore le fait de mixer les modes d’apprentissage. Combiner le digital avec le présentiel permet aux stagiaires de s’informer sur le contenu de la formation avant même le début de la session. L’échange en face à face est ensuite plus riche car ils peuvent rentrer en profondeur dans les sujets abordés, faire des liens avec leurs pratiques au quotidien et trouver de véritables axes d’amélioration.

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