Publié le 12 novembre 2024
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De nouveau mobilisée pour venir en renfort au sein des services de réanimation saturés, Marion, infirmière au bloc opératoire, revient sur son expérience de l’épidémie de la Covid-19.
Lors de la première vague de l’épidémie, vous avez été appelée pour venir en soutien dans les hôpitaux parisiens, comment cela s’est-il passé ?
Je suis arrivée à Paris juste avant le début de l’épidémie pour intégrer l’école d’IBODE et c’est dans ce contexte que j’ai été réquisitionnée lors de la première vague.
Très vite, lorsque les interventions ont commencé à être déprogrammées, je me suis retrouvée sans activité au bloc. En tant qu’infirmière intérimaire, on m’a alors envoyée là où il y avait des besoins de personnels, au sein des services de réanimation.
L’intégration a été compliquée car nous sommes arrivés tous en même temps dans les services sous pression. Les équipes sur place se sont retrouvées dans une situation difficile où il fallait gérer l’afflux de plus en plus importants de patients et intégrer les renforts. C’est là que l’adaptation a été difficile car bien que nous ayons le même diplôme d’état, nous n’avons pas le même métier au quotidien. Il faut beaucoup de temps pour intégrer un service de réanimation et être autonome et du temps, nous n’en avions pas.
Nous nous sommes donc retrouvés nombreux à prêter main forte mais nous n’étions pas formés et donc pas compétents pour venir soutenir des équipes de réanimation sous staffées.
Concrètement, quel a été votre quotidien pendant cette période ?
Pendant 3 semaines, j’ai travaillé dans une unité post-réa avec une équipe composée d’IADE, d’IBODE, d’infirmiers de chirurgie et de stomato encadrée par une cadre travaillant dans une école d’IADE, mais personne de réanimation. Nous avons fait tout ce qui était dans notre domaine de compétences : créer des lits, accueillir les patients, préparer des seringues… nous nous sommes répartis les tâches en fonction des compétences et des connaissances administratives de chacun mais cela a été compliqué. Un exemple simple, lorsque je devais préparer une seringue, je n’avais pas accès à la pharmacie de l’hôpital il me fallait donc aller chercher une autre collègue qui connaisse le fonctionnement de l’établissement pour accomplir ma tâche.
J’ai ensuite été rebasculée pendant un mois dans un service de réanimation, vers la fin de la première vague. Le pic était passé et les équipes en place commençaient à être bien « rodées », je me suis donc positionnée en qualité d’aide-soignante pour leur apporter le soutien dont ils avaient besoins et palier à mon manque de formation.
Qu’est ce qui a été le plus dur à gérer pour vous ?
Pour ma part, c’est l’absence de formation. Quand vous arrivez dans un service que vous ne connaissez pas et pour lequel vous n’avez pas les compétences de base ni l’expérience de la pratique qui pourraient vous mettre en confiance c’est très déstabilisant. Beaucoup de mes collègues venus en renfort ont exprimé la même peur à un moment donné. Quand vous vous rendez compte que vous ne savez pas faire c’est très dur à vivre. Vous travaillez avec la peur de vous mettre en danger et surtout de mettre en danger le patient. On nous envoyé au front sans arme pour se battre.
Mes années d’expériences ont fait que j’ai su dire « non je ne sais pas faire » mais ce n’est pas forcément le cas de tout le monde, quand vous manquez d’expérience, que vous n’osez pas… beaucoup d’entre nous ont vécu pendant des mois avec la peur de faire une erreur.
Et puis une fois que la première vague est passée, le manque de reconnaissance a été également dur à vivre d’un point de vue personnel. A la fin de la crise je me suis retrouvée sans travail, les services de réanimation tournaient de nouveau « normalement » mais l’activité de bloc n’avait pas repris pour autant alors je me suis retrouvée au chômage pendant 2 mois.
Heureusement, je savais que j’intégrais l’école d’IBODE à la rentrée mais cela n’a pas été facile à vivre non plus. Ajouté à cela qu’en tant qu’infirmière intérimaire et non vacataire de l’APHP je n’ai pas touchée la prime covid. Je me suis donc retrouvée dans une situation précaire, épuisée et bouleversée parce que j’avais vu et vécu pendant des mois et avec la sensation d’être complètement mise sur le côté.
A l’heure d’une nouvelle vague de mobilisation, comment cela se passe-t-il pour vous ?
Je suis de nouveau réquisitionnée jusqu’à fin mai pour intégrer un service covid ou une unité de réanimation. Nous allons cette fois suivre 3 jours de formation avant d’être de nouveau envoyés en renfort dans les services parisiens qui en ont besoin. J’attends beaucoup de cette formation, j’espère pouvoir réviser les bases de la réanimation et me rassurer un peu.
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